[topic unique] LIVRE

[Gavia arctica]

je l’ai Pallu (du vez) mais c’est nul…vaut mieux lire Siddhartha de Herman Hesse, ça n’a rien à voir…

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Pas été transcendé par Herman Hesse, suis tombé sur un mauvais bouquin sûrement...

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La Femme de trente ans d'Honoré de Balzac

Un roman, au sens de roman, pas juste une esquisse de portrait comme il en existe finalement pas mal dans la Comédie Humaine... La génèse de l'oeuvre est assez complexe, il semblerait que Balzac ait finalement construit une seule et même oeuvre à partir de ce qui aurait pu être deux oeuvres distinctes....
Il n'y a effectivement pas grand chose à voir entre la jeune fille qui s'amourache d'un cousin défilant dans l'armée napoléonienne sous l'oeil courroucé de son père au début du roman avec la femme mature qui entourera de sa bienveillance des jeunes gens rentrant dans la vie, sans que le lien entre deux moments soit totalement évident...

Sans rentrer dans la complexité du roman, ce qui est toujours fascinant chez Balzac c'est que cet esprit très conservateur parvient à donner vie à des personnages totalement en marge de la représentation qu'il se fait de la société.... Certes, il expose ses conceptions, mais les personnages lui échappent et montrent combien parfois les convenances, si parfaitement toujours représentées et décrites, ont quelque chose de totalement suranné et conduisent si ce n'est au malheur des êtres, du moins de les entraver dans leur devenir....

Un roman pas très connu dans la bibliographie de qu'a écrit ce forçat des lettres, mais dont je garderai un bon souvenir, loin d'être une oeuvre mineure en tout cas...

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La femme aux cheveux roux d'Orhan Pamuk

Un jeune homme devant rejoindre l'université trouve l'opportunité de travailler pendant l'été de travailler avec un artisan en charge de réaliser un puit dans la banlieue d'Istanbul pour améliorer un ordinaire restreint depuis que son père a quitté sa mère... Restant avec son employeur le temps de la réalisation de ce puit, le jeune homme est rapidement fasciné par une femme plus âgée qui se produit dans un cirque dans cette petite ville le temps de l'été...

C'est sur cette trame minimaliste qu'Orhan Pamuk construit son histoire, remarquable...

Remarquable, parce qu'une nouvelle fois totalement ancrée dans la réalité turque, son évolution, ses contradictions profondes. Sa mutation aussi, le roman s'étalant sur un quart de siècle environ, le temps de montrer comment le jeune apprenti puisatier va évoluer...
Remarquable, parce qu'elle dénote une capacité à créer des personnages symbolisant les contradictions de cette société tout en construisant une trame romanesque simple, intéressante, qui tient en éveil le lecteur.
Remarquable, parce que le texte est à la croisée plusieurs traditions littéraires, celle occidentale du réalisme social, de la parfaite description du monde intérieur des personnages dans lesquels les personnages se démènent mais aussi un fond d'orientalisme qui est tout sauf du kitsch, qui donne un charme particulier au texte et montre dans quelles traditions s'inscrit l'auteur.

Remarquable enfin, parce que ce texte est récent, qu'il a été rédigé bien après que l'auteur a obtenu le Nobel, un bon Nobel, un vrai Nobel, un qu'on lira encore à la fin du présent siècle probablement, bien après que ses oeuvres majeures aient été publiées et que ce texte est tout sauf mineur, un véritable roman, un excellent livre, dont on peut recommander pleinement la lecture pour découvrir l'auteur si on ne connaît pas encore celui-ci et dont on ne sera pas déçu....

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La Côte Sauvage de Jean-René Huguenin

Publié à la fin des années 50, ce premier roman a été salué par la critique de l'époque, en particulier par François Mauriac qui vit dans ce roman la marque d'un futur grand... Las, quelques mois plus tard, le jeune homme laissa sa vie dans l'épave d'une voiture et ce roman n'eut pas de suites...

Plus d'un demi-siècle plus tard, la découverte du roman est plutôt sympa. Il y'a un style, classique, évident, de quelqu'un qui sait écrire. Il y'a des personnages, complexes, fouillés, avec un parfum de mystère... Il y'a une trame qui reste ouverte et où la part de mystère reste entière et laisse ouverte les interprétations à chacun. Les paysages bretons m'ont rappelé la plume de Gracq avec moins d'ampleur tout de même.

Un jeune homme rentre de l'armée après deux ans d'absence dans la maison familiale. Sa soeur doit se marier avec son meilleur ami. Le jeune homme montre une opposition non feinte à ce mariage.... Quelle en est la raison?... L'exploration du champ des possibles, l'isolement, la difficulté de se faire comprendre d'autrui même et surtout de ceux qui vous sont supposés le plus proche, quelques uns des thèmes explorés avec la splendeur de la nature, de la côte, des Parisiens en villégiature.... Une curiosité....

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Héritage et Milieu de Vigdis Hjorth

Récit autobiographique sur un sujet qui fait l'actualité dernièrement, mais pas seulement, sous-jacent de nos sociétés, plus ou moins exploré selon les époques et qui fait beaucoup réagir aujourd'hui, l'inceste.

Sujet difficile, complexe, c'est le premier livre que je lis sur le sujet et que j'ai vraiment trouvé remarquable. L'auteur est une femme victime des attouchements de son père pendant une période très précise de son enfance, pendant que sa mère ne vivait pas sous le même toit, et dont le frère a été si ce n'est témoin direct, avait conscience de ce qu'il se passait.

Le livre est son histoire, mais plus que son histoire, celle aussi des relations avec les membres du noyau familial, à savoir son frère, sa mère, ses deux jeunes soeurs nées pendant la période en question....

L'ambivalence des sentiments, le déni de l'acceptation des faits, les déchirures intra familiales où ni la mère ni les jeunes soeurs ne voudront admettre les agissements du père, ce livre est une synthèse impitoyable du vécu de cette famille jusqu'au décès tardif du père d'un accident domestique... C'est d'autant plus impitoyable que les relations sont décrites de façon sincère, pas véritablement à charge, l'auteur essaie de comprendre les points de vue de tout l'entourage, ce qui rend l'analyse d'autant plus redoutable...

Un bouquin qui fait beaucoup réfléchir sur la nature humaine, il faut le lire sans avoir de certitudes sur un sujet difficile...

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Maigret se fâche de Georges Simenon

Poursuite de la lecture non de l'intégrale des oeuvres de l'auteur, mais au moins des tomes dont je dispose et que j'avais laissé en jachère depuis un quart de siècle pour cause d'overdose....

Le commissaire goûte avec son épouse une retraite méritée sur les bords de Loire quand une vieille dame vient le trouver et lui rapporter ce qui vient de se passer dans sa famille.... Sa petite fille a été retrouvée noyée dans un canal non loin de Paris et ce qui est présenté soit comme un regrettable accident voire un suicide ce qui la laisse encore plus sceptique, persuadée que son gendre est à l'origine de ce qu'elle soupçonne être un meurtre...
Le commissaire se laisse convaincre d'aller faire un tour sur place quand il rencontre le gendre en question sur place qu'il se trouve connaître....

Une enquête somme toute classique, où l'on rentre dans les secrets inavoués d'une famille dirigée par un brutor sans envergure qui aura suffisamment bien su mener sa barque pour arriver socialement bien au-delà de ses dispositions dirons-nous naturelles... Equilibre instable qui finit par battre de l'aile, on n'est jamais trahi que par sa descendance... Enfin, non pas que, mais on ne dira jamais assez combien les enfants sont ingrats... ou idéalistes...

C'est comme d'habitude rondement mené, les portraits toujours d'une subtilité psychologique admirable, la retranscription du monde d'alors minutieuse, un vrai plaisir qu'on s'accorde un après-midi dans son canapé ou au bord de l'eau où le temps s'immobilise le temps de l'enquête....

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Les Braises de Sandor Marai

Henrik et Konrad furent amis... Il y'a longtemps... Le temps de l'école militaire où les deux adolescents ont sympathisé alors qu'issus de milieu fort différents.

L'un embrassa la carrière militaire, le plus modeste n'y demeura point. Ils eurent leur période d'éducation sentimentale. Henrik a épousé une femme que Konrad a également aimé. Un jour l'amitié prit fin, les deux amis ne se revirent jamais suite à un épisode... 40 ans plus tard, Henrik a l'opportunité de revoir Konrad pour parler de cette journée dans son vieux chateau de famille où il vit reclus avec des vieux serviteurs....

C'est un huis clos magistral où chaque ligne est imprégnée de tension... La personnalité des ex amis est décrite minutieusement, on remonte le temps, un temps qui a disparu, mais où l'on sent qu'il imprègne les deux êtres, qu'ils n'ont pu l'oublier, qui les hante... C'est d'une cruauté absolue, tout réside dans le non dit, dans les sentiments contradictoires, dans la confusion des sentiments que les deux êtres ressentent l'un pour l'autre..

Ce n'est pas non plus d'une originalité absolue, j'ai beaucoup repensé à la Conversation de Bolzano par laquelle j'étais rentré dans l'univers de Marai et où là aussi il y'avait une confrontation magistrale de deux êtres que tout opposait et qui pourtant se retrouvaient dans l'amour d'une même femme....

Là, la femme a disparu, cela fait partie du drame, chacun des deux vivants dans son souvenir, chacun ayant conscience d'être passé à côté de l'existence, pour des raisons si différentes... Pas très original sans doute, mais la façon dont l'auteur conduit son histoire est la marque d'un écrivain remarquable

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La mémoire de nos rêves de Quentin Charrier

Passé la trentaine, Franck reçoit un appel d'une morgue lui demandant s'il peut venir identifier le corps d'un individu s'appelant Franck Aubert dont on a retrouvé sur son corps un courrier l'identifiant...
C'est le point de départ d'un roman qui ne cessera de faire des allers retour en entre le présent, quasi contemporain et le passé de 3 adolescents des années 90. C'est sans doute pour cela que ce roman fait penser au Goncourt de Nicolas Mathieu, mais à sa différence, l'adolescence n'est pas le seul moment dont on parle... Il y'a l'après, la période du début de la vie adulte, de la perte des illusions, où chacun fait ce qu'il peut, se résigne, rentre dans le rang, dégoupille ou perd définitivement le fil....

C'est un premier roman, il y'a beaucoup de qualité, dans la construction des personnages, dans la façon dont l'auteur parle de l'époque, il y'a aussi des facilités, le poids d'un déterminisme un peu trop fatal, un peu trop facile pour tout expliquer, mais il y'a une véritable histoire qui vogue, des moments charnières qui sont pris ou évités, un style, peut être pas, mais l'écriture est tout de même soignée, ça donne envie de poursuivre, d'imaginer comment l'auteur va continuer la construction de son oeuvre à partir de ce qui est une bonne base de départ....

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Le malheur indifférent de Peter Handke

Continuation de la découverte de l'oeuvre qui jusqu'à présent m'avait étonné sans me transcender véritablement...
C'est un petit texte d'auto-fiction, assez poignant, essayant de dresser le portrait et plus encore la trajectoire de l'existence de sa mère après que celle-ci aura décidé de mettre fin à ses jours.

On retrouve le style assez abrupt de l'auteur, très proche de ce qu'il décrit, mais qui compte tenu de son sujet le fait sans apprêtement, ce dernier ne portant guère à l'évanescence poétique...

C'est son livre que j'ai jusqu'alors trouvé le plus juste, pas seulement le plus touchant, parce qu'il sait parfaitement replacer l'itinéraire d'un être, qui outre le fait de souffrir de troubles psychologiques, voire psychiatriques, aura traversé une période d'histoire très troublée, la seconde guerre mondiale, qui l'aura placée dans une situation véritablement fort précaire...

Il n'est jamais facile de poser sur papier ce que l'on ressent, de faire à travers une oeuvre, un exercice de catharsis, c'est vraiment un exercice de style pas simple mais j'ai trouvé qu'Handke le faisait très justement, sincèrement, sans pathos, mais non sans émotion...

[Gavia arctica]

Houris, de Kamel Daoud, prix Goncourt…

drôle d’histoire de cette survivante qui a tout compris de son pays…mais pas si simple à lire parfois ce qui m’a perturbé, je me demande pourquoi il a écrit de cette façon, bien moins lisible que son modèle Albert Camus…

on comprend bien sûr le message tout de même, et on comprend l’enfer de ces coins-là, surtout pour les femmes…

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Prudence Hautechaume de Marcel Jouhandeau

Poursuite de la découverte chronologique des oeuvres de Jouhandeau..
Rien de nouveau avec ce recueil de contes qu'est Prudence Hautechaume du nom de l'héroine du premier conte, le plus emblématique de l'oeuvre, le plus piquant, le plus sardonique... L'histoire d'une femme seule qui se recroqueville sur elle même....
Bien aimé aussi Monsieur Sarciret ainsi que Dunois dit l'Ange, où l'on n'est pas dans l'exploration du petit monde creusois mais d'un voyageur venu accomplir une mauvaise oeuvre....

Un monde perdu pourtant si proche...

[drazenmirabelle]

"La dernière vague" de Charles Biétry.
Un retour sur sa vie et la maladie de Charcot qui n'annonce rien de bon...

[Gavia arctica]

le compagnon de ma soeur en est mort indirectement, c’est une horrible maladie…

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Rabbit run, de John Updike

ça faisait un sacré bout de temps que je voulais découvrir cet écrivain considéré comme majeur aux USA, l'un des très rare, avant que le monde woke ne triomphe à avoir obtenu deux Pullitzer pour ses romans, montrant l'immensité de son talent au moins critique

J'ai choisi de découvrir justement l'univers de l'écrivain par le premier de la série Rabbit, premier bouquin d'une série de 4 dont les 2 suivants seront donc couronnés par la plus grande distinction américaine Cette série retrace de la jeunesse à la mort, la vie d'un Américain moyen issu de la génération d'Updike donc né dans les années 30, trop jeune pour avoir été envoyé en Europe sur le front et totalement tombé dans le monde d'abondance qui la suivit

Soit donc le héros Harry Angstrom dit Rabbit, jeune homme de 26 ans qui s'arrête sur un play ground de basket ball, demande aux ados s'il peut se mêler à eux et leur montre que quelques années après la fac dont il fut l'une des vedettes qu'il sait encore y faire avec la grosse balle orange Les années ont passé, après cette pause rafraichissante lui rappelant ses glorieuses très jeunes années pourtant si proches, Rabbit rentre chez lui, trouve sa femme enceinte devant sa TV, la bouteille de whisky grande ouverte, doit aller récupérer le premier né chez les beaux parents et...
Rabbit pète les plombs, ne rentrera pas chez lui, prend sa caisse quitte sa banlieue pépère et suit l'autoroute dans la nuit

Ce bouquin est exceptionnel Exceptionnel par la simplicité de ce qu'il décrit, la vie lambda dans laquelle tant d'Américains peuvent se reconnaître mais exceptionnel car à travers une vie lambda disséquée sur 400 pages, il pose un regard acéré et interroge bien mieux que ne saurait le faire un ouvrage de métaphysique le rêve américain que fort peu d'intellectuels auraient été capables de formuler aussi justement, aussi exhaustivement en faisant naître des personnages aussi justes aussi complets en les conduisant à tombeaux ouverts dans une histoire qui ne retombe jamais ni en rythme ni en création, quelque chose dont seul un romancier hors pair est capable d'écrire

C'est d'une causticité extraordinaire, un humour détonnant, on a qu'une seule envie lorsque la dernière page est lue, celle de lire la suite, voir comment le jeune homme qui vit un sale quart d'heure va poursuivre sa route dans l'American Way of Life totalement matraqué mais qu'il semble avoir plaisir à vivre De plaisir, il en est très souvent question dans l'ouvrage, l'écrivain sachant parfaitement décrypter ce qui meut l'homo americanus et en fait un très brillant étalage, rare sont ceux sachant en parler sans tomber dans la grivoiserie tout en gardant un esprit de légèreté, d'amusement, d'une justesse réjouissante

Très grand roman à découvrir pour ceux qui ne connaissent pas, à la fois un grand moment de détente, de rire, mais aussi de profonde réflexion, vraiment remarquable, toujours agréable de découvrir un écrivain provoquant ce type d'enthousiasme