Ils veulent (presque) tous venir
vendredi 7 février 2014 - Matthieu Barberousse (avec Maxime Malet et Olivier Pheulpin) / Cet article Premium vous a été offert.
Le possible forfait de Tony Parker pour la Coupe du monde 2014 n'altère pas l'enthousiasme des joueurs français de NBA. Contrairement à l'an dernier...« DANS LE FOOT, tous les joueurs jouent sous l'autorité de la FIFA et on ne se pose même pas la question de savoir s'ils sont candidats ou non à l'équipe nationale. Au basket, on doit faire avec la NBA qui échappe au contrôle de la FIBA. Les joueurs peuvent décider de ne pas venir sans être sanctionnés. C'est comme ça et on n'y peut rien. Mais ils peuvent aussi être candidats et ne pas être sélectionnés. Ça, c'est notre choix. » Vincent Collet, le sélectionneur national, pose clairement le débat. À sept mois du début de la Coupe du monde en Espagne (30 août - 14 septembre), la composition du groupe France est toujours soumise au bon vouloir des joueurs. Il semble pourtant que le titre de champion d'Europe ainsi que la perspective de disputer une compétition prestigieuse en Espagne, terre de basket, aient attisé les appétits. Même si le titre mondial seul offrira un ticket pour les Jeux.
Pour certains, il n'y avait pas beaucoup d'incertitudes. Nicolas BATUM s'est déjà projeté dans le match de groupes face à l'Espagne et Boris DIAW , capitaine en 2013, a confirmé qu'« il serait là », tout comme Nando DE COLO ou Alexis AJINÇA qui a relancé sa carrière avec les Bleus l'été dernier. À Salt Lake City, Rudy GOBERT n'attend qu'une chose, augmenter son total de trois sélections (en 2012) : « J 'espère bien jouer avec l'équipe de France cet été. Je veux gagner ma place », clame-t-il. Evan FOURNIER (Denver) est aussi dans les starting-blocks.
D'autres cas sont plus épineux. Kevin SÉRAPHIN , Ronny TURIAF , Ian MAHINMI et Joakim NOAH avaient décliné la sélection l'été dernier, laissant les Bleus dans l'embarras dans le secteur intérieur. « Ça s'est bien fini, mais on avait commencé dans la difficulté, se souvient Vincent Collet. Ceux qui étaient là auront en quelque sorte un droit d'antériorité, même si aucune porte n'est fermée. » Assez marqué par la polémique qui avait suivi son forfait, Séraphin, médaillé d'argent à l'Euro 2011 et sélectionné aux JO 2012, est celui qui fait le plus franc acte de candidature.
Parker laisse la porte ouverte
« Mon but, c'est de jouer, j'ai envie d'y aller, dit-il clairement. Même si je vais négocier mon nouveau contrat cette intersaison. Je vais tout faire pour y aller. » À trente et un ans, Ronny Turiaf, relancé ces dernières semaines avec Minnesota, veut « attendre la fin de saison pour voir l'état de son corps ». Mais l'Antillais dit toujours « nous » en parlant de l'équipe de France et son attachement aux Bleus est profond.
Ian Mahinmi avance, lui, plus prudemment. « Ils ont été champions d'Europe sans moi, et je ne suis pas en mesure de demander quoi que ce soit, explique l'intérieur d'Indiana. Mais la meilleure des choses, c'est de communiquer. Comme dans un couple. » Pour l'instant, Vincent Collet attend la suite du parcours de son équipe de Strasbourg en Eurocoupe pour programmer un déplacement aux États-Unis. Y rencontrera-t-il Joakim Noah ? Le pivot des Bulls, malgré les pressions paternelles, n'a pas la fibre « équipe de France ». « Même si je kiffe les gars, l'équipe de France n'est pas une priorité pour moi », disait-il juste avant le tirage au sort. Même si Yvan Mainini, président de la FIBA, a prévu de rencontrer Noah au All-Star Game NBA (le 16 février) pour le convaincre, il n'est pas sûr que le staff de l'équipe de France se mette à genoux pour Joks. « On a toujours fait un effort particulier pour lui, dit Vincent Collet. Mais bon.... »
Reste le cas de Tony PARKER . A priori, le meneur des Bleus, qui vit une saison marquée par les blessures et qui va être papa au mois de juillet, devrait faire l'impasse sur cet été en équipe de France. « Ça serait légitime dans son cas », prévient Vincent Collet. Mais Parker est un compétiteur qui n'a jamais disputé de Coupe du monde (blessé deux jours avant le premier match en 2006, absent en 2010). Et il ne ferme aucune porte. « On verra bien comment je me sens à la fin de la saison. Je prendrai ma décision à ce moment-là », rappelait-il avant le match face à Washington. « Je lui dis tous les jours qu'il doit venir, rigole Boris Diaw. Mais je le comprends, ça dépend de sa forme. » TP a vraiment beaucoup de mal à dire non aux Bleus.