Entièrement d'accord avec l'analyse de Christophe Clair.Patou a écrit :BCMF https://www.facebook.com/BCMF-159159164143673/
Pourquoi le B.C.M.F. doit évoluer en Ligue 2 la saison prochaine ?
I – Un maintien sportivement acquis
Au terme de la saison régulière, les basketteuses de Montbrison ont terminé 9es, à la première place non relégable, en toute logique sportive puisqu’elles ont battu deux fois le Centre Fédéral (12e), Charnay (11e) et Dunkerque (10e) et se sont imposé à domicile face à Chartres (8e) et la SIG (7e).
Aucune des formations qu’elles précèdent n’a gagné contre les Foréziennes. Accessoirement, ces dernières ont perdu sept fois de moins de dix points, de 5 seulement face à Tarbes le leader quasi invaincu (une seule défaite chez le 2e lors de la 1ère journée)/
II – Un promu lourdement handicapé.
Montbrison a dû surmonter sportivement quatre obstacles majeurs :
1) Devoir, comme tout promu, se mettre en règle avec le nombre de jeunes joueuses dans l’effectif et d’y consacrer 4 mutations sur 5, compte tenu que le club était encore en NF3 au printemps 2013. A noter que la saison prochaine, le nombre de mutations ne sera pas limité.
2) D’avoir été exceptionnellement la seule équipe promue, de fait la seule du championnat à devoir réserver l’essentiel de ses mutations à des jeunes… en accédant en catégorie supérieure.
3) D’évoluer dans un championnat nouvellement réduit de 14 à 12 équipes… tout en maintenant deux descentes comme avant. Ce qui augmente les chances de ne pas se maintenir.
4) Devoir suppléer en janvier les blessures pour la fin de saison de deux joueuses majeures : Marjanovic (7e marqueuse de LF2, 4e rebondeuse, 5e évaluation) et Lucie Carlier (10e marqueuse).
Sportivement, structurellement, administrativement et financièrement, le B.C.M.F. a été contraint de travailler durement, dans un contexte de crise économique que tout le monde connaît, en mobilisant ses partenaires publics et privés ainsi que ses bénévoles, pour remplir toutes les conditions lui permettant de passer en un temps record – aucun club n’ayant jamais remporté trois titres synonymes d’autant d’accessions en seulement trois ans - de la NF3 (juin 2013) à la Ligue 2 (septembre 2015).
Il convient d’observer par ailleurs que le basket est un sport majeur à Montbrison et qu’un public important soutient son équipe et assiste aux rencontres.
III – Au nom de la morale sportive.
Les règlements ont pour objectif de fixer des règles qui garantissent la morale sportive. Toute équipe qui ne respecte pas les règles est sanctionnée, qu’il y ait simple erreur ou a fortiori intentionnalité. Le préjudice subi par son adversaire doit être réparé afin que le championnat ne soit pas faussé par les agissements contraires au règlement concerné, sportif en l’occurrence.
Dans le cas présent, que constate-t-on ?
1) Que l’équipe fautive n’est pas pénalisée. La sanction de deux points avant la dernière journée, alors que Tarbes, leader, en comptait trois d’avance sur son poursuivant, n’a pas eu le moindre effet. Son ultime adversaire Limoges, battu à l’aller, n’avait que peu de chance de créer un exploit sur les bords de l’Adour. Il n’a évidemment pas eu lieu, les Tarbaises étant invaincues depuis la… première journée à Roche Vendée (2e).
2) Que la réparation ordonnée par la commission d’Appel est bien supérieure au préjudice subi. Y en a-t-il d’ailleurs véritablement un. Dans les faits, il s’agit de deux très jeunes Tarbaises, vouées au banc, qui sont entrée en jeu pour n’évoluer que quelques minutes dans un match que le TGB dominait outrageusement (score de +41). Sportivement, jamais son adversaire Dunkerque n’aurait gagné ce match. L’application stricte du règlement aurait ainsi pour effet de fausser sportivement le classement et donc l’issue du championnat.
3) Que la seule équipe pénalisée par la fédération (Montbrison), lourdement de surcroît, n’a rien à voir avec celle qui a fauté.
Dura lex, sed lex ?
L’argument, forcément évoqué par certains - au nom d’un principe souvent mis en avant pour éviter toute discussion -, est contestable car la fédération est responsable de l’organisation de ses compétitions mais aussi de l’éthique de son sport et de la morale sportive.
Affirmer que « dure est la loi mais c’est la loi » n’est pas une réalité. Ainsi en droit, le procureur de la République agissant au nom de la collectivité et constatant une infraction, a l'opportunité des poursuites. Il peut en effet, s'il estime cette solution opportune, engager les poursuites lorsque l'infraction est établie.
Plusieurs possibilités s'offrent à lui :
1) Il peut classer l'affaire sans suite, notamment quand l'auteur de l'infraction n'est pas identifié ou est irresponsable (démence).
2) Préalablement à sa décision de déclencher l'action publique, il peut mettre en œuvre des mesures alternatives aux poursuites : rappel à la loi, composition pénale, mesure de réparation des dommages ou médiation pénale entre l'auteur des faits et la victime, orientation de l'auteur de s faits vers une structure sanitaire, sociale ou professionnelle...
On le voit, l’application stricte des peines n’est pas systématique, loin s’en faut.
A fortiori, constatant :
- que la sanction prise n’a aucune conséquence sur l’auteur de l’infraction à son règlement,
- que la réparation apportée à la victime est disproportionnée par rapport au préjudice réellement subi,
- que l’équipe qui se trouve effectivement pénalisée est étrangère à l’infraction et a obtenu sportivement et sans contestation son maintien,
la fédération a le devoir, ne serait-ce qu’au nom de la morale, de corriger sa décision.
IV – Au moins une solution possible.
Une option se dégage qui ne remettrait en cause ni ladite morale sportive issue de la compétition et des parquets, ni l’application du règlement et la décision d’appel. Elle éviterait de surcroît de probables procédures de contestations et d’arbitrage, de saisine de telle ou telle juridiction. Cette solution consisterait simplement à maintenir sportivement Montbrison, qui l’a incontestablement mérité, et réglementairement Dunkerque, en portant la Ligue 2 à 14 équipes, comme précédemment. Antichambre de la LFB, ce serait même cohérent.
Merci M. Christophe CLAIR de ces explications !!!
L'application bête et méchante du règlement arrive aux résultats suivants :
- le club fautif Tarbes ne subit aucun désagrément grâce à ses 3 pts d'avance au classement
- Dunkerque récupère une "victoire" inespérée après avoir perdu de 41 pts à Tarbes où Montbrison n'a perdu que de 13
- Montbrison qui n'a rien à voir dans cette affaire est sanctionné durement avec un recul à la 10e place et une relégation en NF1
On peut se demander si la fédération aurait pris la même décision si Tarbes n'avait eu que 2 ou 1 pt d'avance.
On peut aussi se demander si cette affaire ne relève pas de la volonté de sauver Dunkerque et de faire disparaître de la LF2 Montbrison et Charnay. Tarbes montant en LFB, la LF2 serait alors constituée de clubs tous situés dans la moitié Nord du pays, réduisant ainsi les frais de déplacement pour tous.
La loi, c'st la loi, répondront certains. Mais quand la loi est mauvaise et aboutit à des résultats injustes, il faut absolument et rapidement la corriger afin de rétablir une étique sportive bafouée. La Fédé est-elle capable de reconnaître qu'elle s'est trompée ?