[Topic unique] CINEMA
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Re: [Topic unique] CINEMA
Juror # 2 de Clint Eastwood
Est-ce le dernier? A 94 ans, Clint Eastwood a encore été capable de sortir cet ultime opus, pas son oeuvre majeure, mais qui complète une filmographie remarquable et dont beaucoup pourraient s'inspirer à commencer par celles qui font la hype de la Croisette à Hollywood en passant par le boulevard St Germain en matière de reproduction d'un procès criminel devant un tribunal...
Un homme s'est agacé devant le comportement de sa girl friend un soir d'orage dans un bar un peu isolé de la ville... La femme quelque peu éméchée et énervée choisit de rentrer seule à la maison sous la pluie battante de l'orage. Les clients témoins de la scène la verront s'éloigner sur la route et l'homme prendre sa voiture. Le lendemain matin, un randonneur la trouve sous un pont inanimée, morte...
Coupable idéal, l'homme va être jugé pour meurtre aggravé... Un homme jeune dans l'attente d'un heureux évènement mais qui s'avère compliqué est tiré au sort pour être juré lors de ce procès... Il signale à la présidente du tribunal et aux avocats la situation dans laquelle il se trouve, mais le tribunal ne le récuse pas... Il prend conscience lors de cette journée, qu'il était dans le bar le soir du meurtre....
Ce n'est pas un remake de 12 hommes en colère, le fameux film de Lumet avec Henry Fonda mais Eastwood ne pouvait qu'y faire référence lorsque son juré se retrouve un peu seul pour essayer de retourner, timidement, un jury prêt à expédier les débats et voter la culpabilité de l'accusé.... Mais c'est comme souvent chez Eastwood une remarquable réflexion sur le bien, le mal, l'étroite limite existant entre ces deux notions, une réflexion amère sur la justice, et surtout, une étude de moeurs de grande qualité sur la façon dont tout individu se fait une représentation du réel, et qui, confronté aux contradictions devant lesquelles il ne manque pas de se retrouver dans l'existence, a bien du mal à reconsidérer sa façon d'envisager les choses....
Un testament doux amer d'un homme qui comme acteur et metteur en scène aura marqué l'histoire de son art, qui, chez lui, n'aura jamais été mineur....
Est-ce le dernier? A 94 ans, Clint Eastwood a encore été capable de sortir cet ultime opus, pas son oeuvre majeure, mais qui complète une filmographie remarquable et dont beaucoup pourraient s'inspirer à commencer par celles qui font la hype de la Croisette à Hollywood en passant par le boulevard St Germain en matière de reproduction d'un procès criminel devant un tribunal...
Un homme s'est agacé devant le comportement de sa girl friend un soir d'orage dans un bar un peu isolé de la ville... La femme quelque peu éméchée et énervée choisit de rentrer seule à la maison sous la pluie battante de l'orage. Les clients témoins de la scène la verront s'éloigner sur la route et l'homme prendre sa voiture. Le lendemain matin, un randonneur la trouve sous un pont inanimée, morte...
Coupable idéal, l'homme va être jugé pour meurtre aggravé... Un homme jeune dans l'attente d'un heureux évènement mais qui s'avère compliqué est tiré au sort pour être juré lors de ce procès... Il signale à la présidente du tribunal et aux avocats la situation dans laquelle il se trouve, mais le tribunal ne le récuse pas... Il prend conscience lors de cette journée, qu'il était dans le bar le soir du meurtre....
Ce n'est pas un remake de 12 hommes en colère, le fameux film de Lumet avec Henry Fonda mais Eastwood ne pouvait qu'y faire référence lorsque son juré se retrouve un peu seul pour essayer de retourner, timidement, un jury prêt à expédier les débats et voter la culpabilité de l'accusé.... Mais c'est comme souvent chez Eastwood une remarquable réflexion sur le bien, le mal, l'étroite limite existant entre ces deux notions, une réflexion amère sur la justice, et surtout, une étude de moeurs de grande qualité sur la façon dont tout individu se fait une représentation du réel, et qui, confronté aux contradictions devant lesquelles il ne manque pas de se retrouver dans l'existence, a bien du mal à reconsidérer sa façon d'envisager les choses....
Un testament doux amer d'un homme qui comme acteur et metteur en scène aura marqué l'histoire de son art, qui, chez lui, n'aura jamais été mineur....
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Re: [Topic unique] CINEMA
Leurs enfants après eux de Ludovic et Zoran Boukherma
Je me suis laissé tenté sans être véritablement convaincu et j'en suis ressorti avec une impression fort mitigée.
J'avais beaucoup apprécié le roman de Nicolas Mathieu qui avait décroché le Goncourt en 2018, il y'avait de la fraicheur dans ce roman et un véritable apport, quelque chose que l'on ne lit plus beaucoup, encore que...
La transposition cinématographique est très fidèle au roman, elle ne s'en écarte pas, mais contrairement au bouquin, le film ne décolle jamais véritablement... On a du mal à croire aux personnages principaux, particulièrement le héros principal joué par Paul Kirsher qui sur joue le côté falot du héros et son amoureuse, jouée par Angelina Woreth, dont on a bien du mal à ressentir dans ce qu'elle montre, l'ambition, la volonté de se sortir de sa vallée pour aller à Paris, parce que Paris est la place des ambitieux(ses).... Mais quid des sacrifices, on n'en verra pas grand chose...
Seul Hacim est bien campé, par Sayyid el Alami, c'est la petite frappe locale, le rival, celui qu'on rejette, que même son père renvoie au bled, qui en revient en vrai dur et qui finira par accepter son sort, poursuivre la trame familiale et accepter la tragédie de la condition humaine, seule scène finalement véritablement poignante du film, le suicide du père du héros, interprété par Gilles Lelouche en contre-emploi, qu'il suit des yeux et dont il comprend trop tard ce qui se passe et alors qu'il pensait vengeance, la rédemption tardive et inutile le submerge....
Il vaut mieux lire le bouquin, une véritable réussite, le film peut se voir en curiosité un long hiver sur un écran TV en mode comment je vais passer le temps....
Je me suis laissé tenté sans être véritablement convaincu et j'en suis ressorti avec une impression fort mitigée.
J'avais beaucoup apprécié le roman de Nicolas Mathieu qui avait décroché le Goncourt en 2018, il y'avait de la fraicheur dans ce roman et un véritable apport, quelque chose que l'on ne lit plus beaucoup, encore que...
La transposition cinématographique est très fidèle au roman, elle ne s'en écarte pas, mais contrairement au bouquin, le film ne décolle jamais véritablement... On a du mal à croire aux personnages principaux, particulièrement le héros principal joué par Paul Kirsher qui sur joue le côté falot du héros et son amoureuse, jouée par Angelina Woreth, dont on a bien du mal à ressentir dans ce qu'elle montre, l'ambition, la volonté de se sortir de sa vallée pour aller à Paris, parce que Paris est la place des ambitieux(ses).... Mais quid des sacrifices, on n'en verra pas grand chose...
Seul Hacim est bien campé, par Sayyid el Alami, c'est la petite frappe locale, le rival, celui qu'on rejette, que même son père renvoie au bled, qui en revient en vrai dur et qui finira par accepter son sort, poursuivre la trame familiale et accepter la tragédie de la condition humaine, seule scène finalement véritablement poignante du film, le suicide du père du héros, interprété par Gilles Lelouche en contre-emploi, qu'il suit des yeux et dont il comprend trop tard ce qui se passe et alors qu'il pensait vengeance, la rédemption tardive et inutile le submerge....
Il vaut mieux lire le bouquin, une véritable réussite, le film peut se voir en curiosité un long hiver sur un écran TV en mode comment je vais passer le temps....
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Obi-Wan
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Re: [Topic unique] CINEMA
Niko le petit renne
J'ai trouvé moyen
J'ai trouvé moyen
L'appétit vient en mangeant,la soif disparaît en buvant (François Rabelais)
La gourmandise commence quand on n'a plus faim (Alphonse Daudet)
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Re: [Topic unique] CINEMA
Quelques toiles sous fond d'hiver maussade
Je suis toujours là de Murillo Hauser
Me suis laissé avoir par la critique et les avis très favorables, le thème aussi On ne parle qu'assez peu finalement de la période de dictature militaire qu'aura connu le Brésil jusqu'en 1985 Le film se passe pendant cette période et relate l'histoire d'une famille filant une vie épanouie dans une grande maison en face d'une plage de Rio jusqu'au jour où la police politique se présente pour interroger le père de famille Ce dernier ne reviendra plus jamais
Je ne sais pas trop pourquoi je n'ai pas adhéré au film, pour tout dire je m'y suis ennuyé, il ne m'a pas touché Pourtant l'histoire est poignante, la façon dont le réalisateur montre le bonheur familial entre les parents les 5 enfants, les amis et le tragique qui surgit dont on ne comprend qu'à demi mot de ce dont il s'agit... A savoir que cet ancien député socialiste devait aider des amis devenus depuis lors terroristes aux yeux de la dictature
Pas de scènes de tortures, même si suggérées lorsque la femme du député est à son tour interrogée, mais elle, pour seulement quelques jours... La lutte de cette dernière pour faire éclater la vérité, obtenue des années plus tard lorsque l'Etat brésilien redevenu démocratique reconnaitra la mort de son mari dont on ne saura rien et dont le corps ne sera jamais retrouvé....
Rien à redire, c'est bien fait formellement, est-ce le fait qu'il n'y a rien de véritablement original là dedans et que l'on ne connait que trop ce type de destins? Bref, pas accroché....
La Pampa d'Antoine Chevrollier
Un premier film, là aussi très bien chroniqué, mais contrairement au précédent, là j'ai vraiment bien aimé. Pourtant je craignais le pire, mais non, bien fait, bien conduit.
L'histoire de deux adolescents dont l'un est champion de moto cross et l'autre pratique de façon beaucoup moins assidue Toute l'histoire tourne autour de ce terrain de moto cross angevin où le village se presse le week end....
Pas seulement un film sur l'adolescence et la difficulté de devenir adulte, c'est vraiment un film juste sur cette période de la vie, mais juste aussi sur la société qu'il décrit, tout en étant très sobre sur ce qu'il montre, avec de l'originalité, comme cette scène montrant un garçon et un fille discourant sur une oeuvre d'art exposée au musée.... C'est agréable de voir du cinéma français montrer autre chose que son nombrilisme vain, montrer une société en mouvement, telle qu'elle est et pas telle qu'on aimerait qu'elle soit sans rentrer dans de la victimisation dérisoire, montrer des sentiments diffus, contradictoires, comme cette très belle scène d'enterrement....
La réussite du film tient beaucoup à ses jeunes acteurs à commencer par Sayyid El Alami, dans une composition de très bon niveau, Dans un rôle plus tragique, plus douloureux aussi Amoury Foucher s'en sort bien...
Vu seul dans la salle de cinoche, j'espère que ce ne sera pas le reflet de sa réussite, il mérite mieux....
En Fantare d'Emmanuel Courcol
Le gros succès inattendu, vu 3 mois après sa sortie, toujours plusieurs séances par semaine dans une salle copieusement garnie.
C'est beaucoup moins sobre que le film précédent, je l'ai trouvé par moment beaucoup moins juste, mais ça dépeint une réflexion pas très nouvelle sur le hasard des choses de la vie et d'où vient et où ne vient pas la réussite...
Pas vraiment très réaliste un peu comme la façon dont on décrit la leucémie dont vient se découvrir frappée un chef d'orchestre à succès et qui par la même occasion découvre qu'il n'est pas le fils d'une famille aimante bourgeoise mais qu'il a été adopté... Il découvre par la même occasion qu'il a un frère resté dans le Nord qui lui ne l'aura pas été et dont le destin est quelque peu différent...
Inné, acquis, héritage du milieu, éducation.....
Mais aussi rupture entre deux mondes qui ont du mal à communiquer, qui aimeraient mieux se comprendre mais dont les rapports sont souvent conflictuels....
Là aussi c'est bien joué, tenu par Pierre Lavernhe et Pierre Lottin et malgré un peu de pathos ça passe crème... Reste le message final de ce film pose question: si la fraternité du monde dont témoigne la scène finale n'est possible que par l'arrivée imminente de la mort, cela nous ouvre des perspectives sociales les plus joyeuses
Je suis toujours là de Murillo Hauser
Me suis laissé avoir par la critique et les avis très favorables, le thème aussi On ne parle qu'assez peu finalement de la période de dictature militaire qu'aura connu le Brésil jusqu'en 1985 Le film se passe pendant cette période et relate l'histoire d'une famille filant une vie épanouie dans une grande maison en face d'une plage de Rio jusqu'au jour où la police politique se présente pour interroger le père de famille Ce dernier ne reviendra plus jamais
Je ne sais pas trop pourquoi je n'ai pas adhéré au film, pour tout dire je m'y suis ennuyé, il ne m'a pas touché Pourtant l'histoire est poignante, la façon dont le réalisateur montre le bonheur familial entre les parents les 5 enfants, les amis et le tragique qui surgit dont on ne comprend qu'à demi mot de ce dont il s'agit... A savoir que cet ancien député socialiste devait aider des amis devenus depuis lors terroristes aux yeux de la dictature
Pas de scènes de tortures, même si suggérées lorsque la femme du député est à son tour interrogée, mais elle, pour seulement quelques jours... La lutte de cette dernière pour faire éclater la vérité, obtenue des années plus tard lorsque l'Etat brésilien redevenu démocratique reconnaitra la mort de son mari dont on ne saura rien et dont le corps ne sera jamais retrouvé....
Rien à redire, c'est bien fait formellement, est-ce le fait qu'il n'y a rien de véritablement original là dedans et que l'on ne connait que trop ce type de destins? Bref, pas accroché....
La Pampa d'Antoine Chevrollier
Un premier film, là aussi très bien chroniqué, mais contrairement au précédent, là j'ai vraiment bien aimé. Pourtant je craignais le pire, mais non, bien fait, bien conduit.
L'histoire de deux adolescents dont l'un est champion de moto cross et l'autre pratique de façon beaucoup moins assidue Toute l'histoire tourne autour de ce terrain de moto cross angevin où le village se presse le week end....
Pas seulement un film sur l'adolescence et la difficulté de devenir adulte, c'est vraiment un film juste sur cette période de la vie, mais juste aussi sur la société qu'il décrit, tout en étant très sobre sur ce qu'il montre, avec de l'originalité, comme cette scène montrant un garçon et un fille discourant sur une oeuvre d'art exposée au musée.... C'est agréable de voir du cinéma français montrer autre chose que son nombrilisme vain, montrer une société en mouvement, telle qu'elle est et pas telle qu'on aimerait qu'elle soit sans rentrer dans de la victimisation dérisoire, montrer des sentiments diffus, contradictoires, comme cette très belle scène d'enterrement....
La réussite du film tient beaucoup à ses jeunes acteurs à commencer par Sayyid El Alami, dans une composition de très bon niveau, Dans un rôle plus tragique, plus douloureux aussi Amoury Foucher s'en sort bien...
Vu seul dans la salle de cinoche, j'espère que ce ne sera pas le reflet de sa réussite, il mérite mieux....
En Fantare d'Emmanuel Courcol
Le gros succès inattendu, vu 3 mois après sa sortie, toujours plusieurs séances par semaine dans une salle copieusement garnie.
C'est beaucoup moins sobre que le film précédent, je l'ai trouvé par moment beaucoup moins juste, mais ça dépeint une réflexion pas très nouvelle sur le hasard des choses de la vie et d'où vient et où ne vient pas la réussite...
Pas vraiment très réaliste un peu comme la façon dont on décrit la leucémie dont vient se découvrir frappée un chef d'orchestre à succès et qui par la même occasion découvre qu'il n'est pas le fils d'une famille aimante bourgeoise mais qu'il a été adopté... Il découvre par la même occasion qu'il a un frère resté dans le Nord qui lui ne l'aura pas été et dont le destin est quelque peu différent...
Inné, acquis, héritage du milieu, éducation.....
Mais aussi rupture entre deux mondes qui ont du mal à communiquer, qui aimeraient mieux se comprendre mais dont les rapports sont souvent conflictuels....
Là aussi c'est bien joué, tenu par Pierre Lavernhe et Pierre Lottin et malgré un peu de pathos ça passe crème... Reste le message final de ce film pose question: si la fraternité du monde dont témoigne la scène finale n'est possible que par l'arrivée imminente de la mort, cela nous ouvre des perspectives sociales les plus joyeuses
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Re: [Topic unique] CINEMA
The Brutalist de Brady Corbet
L'art et la manière de se faire en...fumer par des critiques dithyrambiques pour un film où j'ai passé mon temps à m'ennuyer..
Ce n'est pourtant pas une daube...
Mais pourquoi ce cri de génie?......
Pourtant il y'avait matière, c'est original de parler d'un personnage ayant défié les camps d'extermination, choisissant les Etats-Unis pour refaire sa vie et avoir l'opportunité de montrer son génie d'architecte...
C'est en plus pas trop dans la tradition woke du moment Hollywood de parler des Juifs, de la façon dont ils ont été accueillis et de l'anti-sémitisme rampant de la société américaine qui pour autant leur aura permis d'exprimer beaucoup plus que ce que bien d'autres sociétés ne leur auront pas permis en d'autres temps....
Est-ce la longueur? Possible, l'attention était encore là jusqu'à ce fameux entracte suranné, après j'ai lâché, trop de choses, trop d'idées qui partent dans tous les sens, surtout pas ou peu d'émotion, trop peu, bien trop peu, ça glisse, on se laisse glisser, vas-y conclue mon garçon que je sorte de ette salle où je n'aurais dû venir m'enfermer consciemment...
ça va sûrement rafler toutes les statuettes d'Hollywood, difficile de dire qu'Adrien Brody ne joue pas bien, mais quand on a le souvenir du Pianiste de Polanski, ça fait quand même tâche...
L'art et la manière de se faire en...fumer par des critiques dithyrambiques pour un film où j'ai passé mon temps à m'ennuyer..
Ce n'est pourtant pas une daube...
Mais pourquoi ce cri de génie?......
Pourtant il y'avait matière, c'est original de parler d'un personnage ayant défié les camps d'extermination, choisissant les Etats-Unis pour refaire sa vie et avoir l'opportunité de montrer son génie d'architecte...
C'est en plus pas trop dans la tradition woke du moment Hollywood de parler des Juifs, de la façon dont ils ont été accueillis et de l'anti-sémitisme rampant de la société américaine qui pour autant leur aura permis d'exprimer beaucoup plus que ce que bien d'autres sociétés ne leur auront pas permis en d'autres temps....
Est-ce la longueur? Possible, l'attention était encore là jusqu'à ce fameux entracte suranné, après j'ai lâché, trop de choses, trop d'idées qui partent dans tous les sens, surtout pas ou peu d'émotion, trop peu, bien trop peu, ça glisse, on se laisse glisser, vas-y conclue mon garçon que je sorte de ette salle où je n'aurais dû venir m'enfermer consciemment...
ça va sûrement rafler toutes les statuettes d'Hollywood, difficile de dire qu'Adrien Brody ne joue pas bien, mais quand on a le souvenir du Pianiste de Polanski, ça fait quand même tâche...
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Re: [Topic unique] CINEMA
Black Dog de Hu Gang
Film épatant et donc j'aurais bien du mal à dire pourquoi
Mais en y réfléchissant un peu plus, parce qu'il y'a bien des choses dans ce film en fait
Déjà parce qu"il vous sort de l'environnement du quotidien, paysages du désert de Gobi filmé sous toutes les atmosphères, plein soleil, de jour, de nuit, tempête du désert, et clel gris dont aucune goutte ne tombe
Après parce qu'il montre une réalité chinoise peu connue, une petite ville lisière, quasi fantôme, en voie de reconstruction par le parti
Ensuite l'époque, celle de la veille des JO de Pékin soit 16 ans déjà
Enfin, cette histoire étonnante, originale, celle d'un condamné qui a purgé sa peine de 10 ans et qui doit retourner dans la ville de son père pour pouvoir se réinsérer dans la communauté C'est étonnant d'ailleurs comme ce film a pu passer la censure, car tout est suggéré de ce monde totalitaire
Lang, tel est le nom du héros, a beaucoup d'amis, mais pas que, il y'a l'oncle de l'homme qu'il l'a tué et qui lui en veut encore
Puis y'a les chiens, ceux qu'on pourchasse pour que Pékin soit irréprochable aux yeux du monde et dont la petite ville éloignée ne sait comment se débarrasser
Enfin, y'a Le chien, celui dont le héros va se lier d'affection petit à petit, deux solitaires qui ont bien du mal à se faire accepter de leur monde respectif
Il y'a aussi pas mal d'autres choses, esquissées par petites touches, le père en agonie, la fille qui aimerait bien s'inventer une autre vie avec un autre mec, une soeur distante dont on ne reçoit des nouvelles que par téléphone
Il y'a aussi une bande son étonnante, qui d'Albeniz à Pink Floyd montre qu'en filmant une réalité si lointaine, on touche tout de même à l'universel
Film épatant et donc j'aurais bien du mal à dire pourquoi
Mais en y réfléchissant un peu plus, parce qu'il y'a bien des choses dans ce film en fait
Déjà parce qu"il vous sort de l'environnement du quotidien, paysages du désert de Gobi filmé sous toutes les atmosphères, plein soleil, de jour, de nuit, tempête du désert, et clel gris dont aucune goutte ne tombe
Après parce qu'il montre une réalité chinoise peu connue, une petite ville lisière, quasi fantôme, en voie de reconstruction par le parti
Ensuite l'époque, celle de la veille des JO de Pékin soit 16 ans déjà
Enfin, cette histoire étonnante, originale, celle d'un condamné qui a purgé sa peine de 10 ans et qui doit retourner dans la ville de son père pour pouvoir se réinsérer dans la communauté C'est étonnant d'ailleurs comme ce film a pu passer la censure, car tout est suggéré de ce monde totalitaire
Lang, tel est le nom du héros, a beaucoup d'amis, mais pas que, il y'a l'oncle de l'homme qu'il l'a tué et qui lui en veut encore
Puis y'a les chiens, ceux qu'on pourchasse pour que Pékin soit irréprochable aux yeux du monde et dont la petite ville éloignée ne sait comment se débarrasser
Enfin, y'a Le chien, celui dont le héros va se lier d'affection petit à petit, deux solitaires qui ont bien du mal à se faire accepter de leur monde respectif
Il y'a aussi pas mal d'autres choses, esquissées par petites touches, le père en agonie, la fille qui aimerait bien s'inventer une autre vie avec un autre mec, une soeur distante dont on ne reçoit des nouvelles que par téléphone
Il y'a aussi une bande son étonnante, qui d'Albeniz à Pink Floyd montre qu'en filmant une réalité si lointaine, on touche tout de même à l'universel
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Re: [Topic unique] CINEMA
Un simple accident de Jafar Panahi
La palme d'or de l'année, un metteur en scène iranien, j'espérais mieux, beaucoup mieux
Un homme tombe en panne non loin de Téhéran avec sa femme enceinte et sa fille dans la nuit Il réussit à gagner le village voisin, rencontre un homme qui va l'aider Dans l'atelier où il travaille, son collègue entend soudainement un pas qui le terrorise Il reconnaitrait entre 10000 la démarche de l'homme qui l'a torturé en prison, même si ne le voit pas A son départ, il va le suivre et va se décider à l'enlever et se faire justice Mais l'homme nie, le doute s'insinue, la victime va chercher à avoir d'autres opinions de prisonniers passés entre les mains de leur tortionnaire
J'ai trouvé le traitement trop classique, le mal se nichant dans la vie ordinaire d'un homme marié aimé de sa famille, la banalité du mal explorée un fois de plus
Thème déjà tellement exploré et dont je n'ai pas trouvé qu'il y'eut quoi que ce soit de nouveau que ce film aurait fait apparaitre
Du mal à m'émouvoir, je n'ai pas véritablement ressenti d'émotions, d'empathie aux situations, aux personnages, pas d'indignation non plus à la volonté d'exécuter un individu qui somme toute n'aura jamais fait qu'essayer de faire avouer ses victimes mais ne les aura pas tuées, ce qu'elles cherchent pourtant toutes à faire mais obsédées par le fait de tuer un innocent car elles n'arrivent pas à le reconnaître définitivement
Je ne peux pas dire que c'est un mauvais film non plus, mais j'ai trouvé ça convenu Je n'ai pas vu les films avec lesquels il était en compétition, mais il devait surement y avoir mieux, enfin j'espère
La palme d'or de l'année, un metteur en scène iranien, j'espérais mieux, beaucoup mieux
Un homme tombe en panne non loin de Téhéran avec sa femme enceinte et sa fille dans la nuit Il réussit à gagner le village voisin, rencontre un homme qui va l'aider Dans l'atelier où il travaille, son collègue entend soudainement un pas qui le terrorise Il reconnaitrait entre 10000 la démarche de l'homme qui l'a torturé en prison, même si ne le voit pas A son départ, il va le suivre et va se décider à l'enlever et se faire justice Mais l'homme nie, le doute s'insinue, la victime va chercher à avoir d'autres opinions de prisonniers passés entre les mains de leur tortionnaire
J'ai trouvé le traitement trop classique, le mal se nichant dans la vie ordinaire d'un homme marié aimé de sa famille, la banalité du mal explorée un fois de plus
Thème déjà tellement exploré et dont je n'ai pas trouvé qu'il y'eut quoi que ce soit de nouveau que ce film aurait fait apparaitre
Du mal à m'émouvoir, je n'ai pas véritablement ressenti d'émotions, d'empathie aux situations, aux personnages, pas d'indignation non plus à la volonté d'exécuter un individu qui somme toute n'aura jamais fait qu'essayer de faire avouer ses victimes mais ne les aura pas tuées, ce qu'elles cherchent pourtant toutes à faire mais obsédées par le fait de tuer un innocent car elles n'arrivent pas à le reconnaître définitivement
Je ne peux pas dire que c'est un mauvais film non plus, mais j'ai trouvé ça convenu Je n'ai pas vu les films avec lesquels il était en compétition, mais il devait surement y avoir mieux, enfin j'espère
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Re: [Topic unique] CINEMA
L'Etranger de François Ozon
Suis pas un fan du roman, lu deux fois à des périodes très différentes, je n'arrive pas à comprendre ce qu'on lui trouve
De romans médiocres on peut faire de bons films, c'est le cas
Sans doute parce qu'Ozon s'écarte de l'original, insiste sur des choses totalement mineures qu'il met en avant (la relation de Meursaut avec une femme, la relation avec son voisin) tout en gardant l'esprit du roman sur l'insensibilité du héros qui contemple sa vie de l'extérieur, indifférent à lui même
L'une des seules réussites du roman, la cour d'Assises, en revanche est assez terne, le dialogue terminal purement fictif avec le prêtre en revanche une belle réussite
Il y'a très souvent dans les films d'Ozon, une part de sensualité mise sur le devant de la scène, bien sûr, c'est le cas dans la relation Meursault/amie, mais beaucoup plus troublante la scène du meurtre de l'Arabe sur la plage inondée de soleil
C'est tourné en noir et blanc, Benjamin Voisin prouve une fois encore qu'il a une véritable dimension pour incarner des personnages emblématiques de la littérature français, c'était déjà le cas dans le film de Gianoli où il incarnait l'une des figures les plus célèbres de Balzac, Lucien de Rubempré, Pierre Lottin, un peu trop dans le type de rôles déjà vus je commence à me demander s'il est capable d'autre chose, sans grande surprise dans son registre, découvert en revanche Rebecca Marder, à revoir
On est rarement face à des chefs d'oeuvre avec Ozon, il n'empêche qu'on est aussi rarement déçu, il a une capacité de renouvellement vraiment intéressante, à filmer des choses très différentes et c'est souvent très bien fichu
Suis pas un fan du roman, lu deux fois à des périodes très différentes, je n'arrive pas à comprendre ce qu'on lui trouve
De romans médiocres on peut faire de bons films, c'est le cas
Sans doute parce qu'Ozon s'écarte de l'original, insiste sur des choses totalement mineures qu'il met en avant (la relation de Meursaut avec une femme, la relation avec son voisin) tout en gardant l'esprit du roman sur l'insensibilité du héros qui contemple sa vie de l'extérieur, indifférent à lui même
L'une des seules réussites du roman, la cour d'Assises, en revanche est assez terne, le dialogue terminal purement fictif avec le prêtre en revanche une belle réussite
Il y'a très souvent dans les films d'Ozon, une part de sensualité mise sur le devant de la scène, bien sûr, c'est le cas dans la relation Meursault/amie, mais beaucoup plus troublante la scène du meurtre de l'Arabe sur la plage inondée de soleil
C'est tourné en noir et blanc, Benjamin Voisin prouve une fois encore qu'il a une véritable dimension pour incarner des personnages emblématiques de la littérature français, c'était déjà le cas dans le film de Gianoli où il incarnait l'une des figures les plus célèbres de Balzac, Lucien de Rubempré, Pierre Lottin, un peu trop dans le type de rôles déjà vus je commence à me demander s'il est capable d'autre chose, sans grande surprise dans son registre, découvert en revanche Rebecca Marder, à revoir
On est rarement face à des chefs d'oeuvre avec Ozon, il n'empêche qu'on est aussi rarement déçu, il a une capacité de renouvellement vraiment intéressante, à filmer des choses très différentes et c'est souvent très bien fichu
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Gavia arctica
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Re: [Topic unique] CINEMA
et un fan du bouquin comme moi apprécierait ce film?
j’hésite à aller le voir…
j’hésite à aller le voir…
32>>>23
Magic is in the air…
Magic is in the air…
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Re: [Topic unique] CINEMA
Je ne sais pas, c'est très différent de la trame du bouquin même si ça commence moderato, c'est à dire que tu plonges d'entrée dans la mort de la mère et la façon dont le héros prend la chose
Après, même si ma relecture du bouquin n'est pas si lointaine dans ma mémoire, j'avoue ne pas avoir retrouvé beaucoup de choses du bouquin, la relation du héros avec une femme est quelque chose que je n'ai pas du tout conservé en mémoire de même qu'avec son voisin quasi proxénète
Les circonstances aussi du meurtre aussi me sont sorties de l'esprit, 'j'avais en mémoire quelque chose de purement gratuit, alors que là il y'a quelque chose de l'ordre si ce n'est de la vengeance d'un motif certes bien futile
C'est rare qu'on apprécie à la fois le livre et le bouquin, mais ça arrive, alors que par exemple les deux supports sont très différents, j'apprécie énormément le Guépard de Visconti et le le roman de Lampedusa, j'ai déjà cité mais Illusions perdues de Gianoli est aussi une remarquable transposition du roman de Balzac lui aussi très différent et largement élagué
J'ai vraiment beaucoup aimé la fin du film, de même que la seule chose qui avait retenu mon attention dans le roman était le passage aux Assises, vas y sans a priori, sauf si tu voues un culte au roman parce que tu ne vas pas du trouver l'atmosphère camusienne, là c'est beaucoup plus incarné, il y'a des paysages, des êtres qui sont de chair et de sang, une société très ancrée dans son temps ce genre de chose qui ne transparaît pas dans le roman, mais une fois encore, la réalité du personnage est bien cernée, ce qu'a essayé de faire passer Camus est tout de même bien retransposé et des passages du bouquins sont également cités
Et dernier élément, il y'a un petit passage vers la fin qui m'a vraiment fait penser en revanche à la scène finale du Procès de kafka qui aurait été mis, du moins le début, en images, j'ai trouvé ce rapprochement assez bien pensé
Après, même si ma relecture du bouquin n'est pas si lointaine dans ma mémoire, j'avoue ne pas avoir retrouvé beaucoup de choses du bouquin, la relation du héros avec une femme est quelque chose que je n'ai pas du tout conservé en mémoire de même qu'avec son voisin quasi proxénète
Les circonstances aussi du meurtre aussi me sont sorties de l'esprit, 'j'avais en mémoire quelque chose de purement gratuit, alors que là il y'a quelque chose de l'ordre si ce n'est de la vengeance d'un motif certes bien futile
C'est rare qu'on apprécie à la fois le livre et le bouquin, mais ça arrive, alors que par exemple les deux supports sont très différents, j'apprécie énormément le Guépard de Visconti et le le roman de Lampedusa, j'ai déjà cité mais Illusions perdues de Gianoli est aussi une remarquable transposition du roman de Balzac lui aussi très différent et largement élagué
J'ai vraiment beaucoup aimé la fin du film, de même que la seule chose qui avait retenu mon attention dans le roman était le passage aux Assises, vas y sans a priori, sauf si tu voues un culte au roman parce que tu ne vas pas du trouver l'atmosphère camusienne, là c'est beaucoup plus incarné, il y'a des paysages, des êtres qui sont de chair et de sang, une société très ancrée dans son temps ce genre de chose qui ne transparaît pas dans le roman, mais une fois encore, la réalité du personnage est bien cernée, ce qu'a essayé de faire passer Camus est tout de même bien retransposé et des passages du bouquins sont également cités
Et dernier élément, il y'a un petit passage vers la fin qui m'a vraiment fait penser en revanche à la scène finale du Procès de kafka qui aurait été mis, du moins le début, en images, j'ai trouvé ce rapprochement assez bien pensé
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Gavia arctica
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