Re: Que doit faire le basket pro francais pour survivre?
Posté : jeu. 26 déc. 2019 10:23
Article de McQueen sur une réflexion de Juillot.
Chris McQueen
Basket : contre la réduction de 18 à 16 clubs en Jeep Elite la saison prochaine... Moins de matches, moins de recettes, moins de visibilité, moins d'intérêt...
Alors que son club (où se révéla Nicolas Lang), champion de France 2012 et 2017, vainqueur de la Coupe de France 2011 et 2012, vainqueur de la Semaine des As 2012 (le fameux triplé de 2012), et finaliste de la Coupe d'Europe FIBA en 2017, vit des heures sportives difficiles (il est 16° et donc sous la menace d'une rélégation en ProB, avec un déplacement à risques, ce vendredi à Orléans), Dominique Juillot, 65 ans, chef d'entreprise, maire de Mercurey, ex-député de Saône-et-Loire, ancien joueur et président historique de l'Élan Chalon (depuis 1993) est vent debout contre cette réforme.
C'est ce qu'il a expliqué récemment à "L'Equipe", déplorant que le Championnat de France se révèle incapable de garder ses meilleurs joueurs français, pas simplement pour des raisons financières, mais aussi pour des raisons d'image : "Quand certains vont signer dans des clubs étrangers pour des sommes bien inférieures à ce que des clubs français peuvent leur donner, ça interpelle. Pour moi, notre Ligue n'est pas attractive. C'est un beau Championnat, mais on n'est pas compétitif, on n'est pas un tremplin suffisant ; les interrogations ne sont pas sur le manque de moyens ou l'organisation, c'est la partie sportive qui fait défaut depuis trois ans." Allo Alain Béral (le président de la Ligue nationale de Basket) ?... Glissons !...
Président depuis 1993 avec un relationnel presque paternaliste, le modèle de gestion du président chalonnais - devenu quasiment obsolète dans le monde sportif d'aujourd'hui -, pose évidemment - question : "Je ne suis pas loin de penser, effectivement, que ce modèle-là vit ses derniers moments. Je le regrette profondément. Le sport n'est pas un produit comme les autres. On n'est pas seulement des entrepreneurs de spectacle, on est aussi des promoteurs d'émotion. Si on veut que les gens viennent voir le sport comme ils vont au cinéma ou au théâtre, c'est-à-dire en zappant, où va-t-on trouver la fidélité, comment va-t-on entraîner des gens derrière nous sur un projet ? Il n'y a plus de projet collectif. Et le passage de 18 à 16 clubs en Jeep Élite la saison prochaine ne va pas dans le bon sens.
"Ce qui fait la force du basket en France, c'est sa couverture géographique sur l'ensemble du pays, le fait que le basket se joue dans des grandes villes, des villes moyennes, voire des petites villes. Quand on réduit le nombre, on réduit cette couverture. Dans quel but, pour quelles raisons on fragilise quelque chose qui fonctionne bien ? On va insécuriser les clubs encore plus qu'ils ne le sont aujourd'hui, on va décourager les investisseurs. Qui va venir investir dans un club, dans un Championnat avec autant de probabilités de se casser la figure ? À quoi va servir la formation ?
"Quel club va risquer de mettre des jeunes joueurs sur le terrain, avec une incertitude sportive aussi forte ? Tu vas peut-être te couper de clubs historiques quand tu n'auras plus dans le paysage des Pau, Chalon, Le Mans, Nanterre ou Limoges, indispensables. Qu'on m'explique ! Quel est l'objectif ? Je soutiens des projets différents, comme celui de Tony Parker à Villeurbanne. Je suis admiratif. Pour une fois qu'on a quelqu'un qui renvoie l'ascenseur au basket français, on ne peut que le saluer. Mais Villeurbanne a aussi besoin de clubs comme nous à côté ; l'ASVEL pouvait très bien continuer à se développer dans un Championnat à 18, ça ne changeait rien !
"Les écarts se creusent, c'est la vie, je ne suis pas jaloux de ça. Mais si demain le basket français ne s'adosse plus qu'à deux clubs, voire un seul, le reste va se décourager. Pour moi, c'est une erreur, ce n'est pas la bonne voie..."
On ne saurait être plus explicite.
Cela me rappelle l'époque où, dans le football français, les instances (technocratiques) avaient doctement expliqué que 20 clubs en 1ère division était excessif, car trop de matches, trop de fatigue, alors que les clubs de la Premier League anglaise, eux, assumaient totalement cette configuration (avec, en sus, leur Cup et leur Coupe de la Ligue, entrelardant un championnat qui, chez eux, n'observe pas de trêve à Noël) ; finalement, de ce côté-ci de la Manche, on avait fini par revenir à 20 clubs (N.B. : en 2020, on supprime la Coupe de la Ligue..).
Un "Grenelle" (...) du basket français, réunissant dirigeants, entraineurs et représentants des joueurs, ne serait pas de trop !...
(Carnet de Chris - 25.12.19 - Photo : Dominique Juillot).
Chris McQueen
Basket : contre la réduction de 18 à 16 clubs en Jeep Elite la saison prochaine... Moins de matches, moins de recettes, moins de visibilité, moins d'intérêt...
Alors que son club (où se révéla Nicolas Lang), champion de France 2012 et 2017, vainqueur de la Coupe de France 2011 et 2012, vainqueur de la Semaine des As 2012 (le fameux triplé de 2012), et finaliste de la Coupe d'Europe FIBA en 2017, vit des heures sportives difficiles (il est 16° et donc sous la menace d'une rélégation en ProB, avec un déplacement à risques, ce vendredi à Orléans), Dominique Juillot, 65 ans, chef d'entreprise, maire de Mercurey, ex-député de Saône-et-Loire, ancien joueur et président historique de l'Élan Chalon (depuis 1993) est vent debout contre cette réforme.
C'est ce qu'il a expliqué récemment à "L'Equipe", déplorant que le Championnat de France se révèle incapable de garder ses meilleurs joueurs français, pas simplement pour des raisons financières, mais aussi pour des raisons d'image : "Quand certains vont signer dans des clubs étrangers pour des sommes bien inférieures à ce que des clubs français peuvent leur donner, ça interpelle. Pour moi, notre Ligue n'est pas attractive. C'est un beau Championnat, mais on n'est pas compétitif, on n'est pas un tremplin suffisant ; les interrogations ne sont pas sur le manque de moyens ou l'organisation, c'est la partie sportive qui fait défaut depuis trois ans." Allo Alain Béral (le président de la Ligue nationale de Basket) ?... Glissons !...
Président depuis 1993 avec un relationnel presque paternaliste, le modèle de gestion du président chalonnais - devenu quasiment obsolète dans le monde sportif d'aujourd'hui -, pose évidemment - question : "Je ne suis pas loin de penser, effectivement, que ce modèle-là vit ses derniers moments. Je le regrette profondément. Le sport n'est pas un produit comme les autres. On n'est pas seulement des entrepreneurs de spectacle, on est aussi des promoteurs d'émotion. Si on veut que les gens viennent voir le sport comme ils vont au cinéma ou au théâtre, c'est-à-dire en zappant, où va-t-on trouver la fidélité, comment va-t-on entraîner des gens derrière nous sur un projet ? Il n'y a plus de projet collectif. Et le passage de 18 à 16 clubs en Jeep Élite la saison prochaine ne va pas dans le bon sens.
"Ce qui fait la force du basket en France, c'est sa couverture géographique sur l'ensemble du pays, le fait que le basket se joue dans des grandes villes, des villes moyennes, voire des petites villes. Quand on réduit le nombre, on réduit cette couverture. Dans quel but, pour quelles raisons on fragilise quelque chose qui fonctionne bien ? On va insécuriser les clubs encore plus qu'ils ne le sont aujourd'hui, on va décourager les investisseurs. Qui va venir investir dans un club, dans un Championnat avec autant de probabilités de se casser la figure ? À quoi va servir la formation ?
"Quel club va risquer de mettre des jeunes joueurs sur le terrain, avec une incertitude sportive aussi forte ? Tu vas peut-être te couper de clubs historiques quand tu n'auras plus dans le paysage des Pau, Chalon, Le Mans, Nanterre ou Limoges, indispensables. Qu'on m'explique ! Quel est l'objectif ? Je soutiens des projets différents, comme celui de Tony Parker à Villeurbanne. Je suis admiratif. Pour une fois qu'on a quelqu'un qui renvoie l'ascenseur au basket français, on ne peut que le saluer. Mais Villeurbanne a aussi besoin de clubs comme nous à côté ; l'ASVEL pouvait très bien continuer à se développer dans un Championnat à 18, ça ne changeait rien !
"Les écarts se creusent, c'est la vie, je ne suis pas jaloux de ça. Mais si demain le basket français ne s'adosse plus qu'à deux clubs, voire un seul, le reste va se décourager. Pour moi, c'est une erreur, ce n'est pas la bonne voie..."
On ne saurait être plus explicite.
Cela me rappelle l'époque où, dans le football français, les instances (technocratiques) avaient doctement expliqué que 20 clubs en 1ère division était excessif, car trop de matches, trop de fatigue, alors que les clubs de la Premier League anglaise, eux, assumaient totalement cette configuration (avec, en sus, leur Cup et leur Coupe de la Ligue, entrelardant un championnat qui, chez eux, n'observe pas de trêve à Noël) ; finalement, de ce côté-ci de la Manche, on avait fini par revenir à 20 clubs (N.B. : en 2020, on supprime la Coupe de la Ligue..).
Un "Grenelle" (...) du basket français, réunissant dirigeants, entraineurs et représentants des joueurs, ne serait pas de trop !...
(Carnet de Chris - 25.12.19 - Photo : Dominique Juillot).