UConn l'a fait et de quelle façon! Comme face à MSU au tour précédent, elle a clairement dominé son adversaire tactiquement, l'obligeant à changer considérablement son organisation, et finalement l'a suffisamment troublé pour l'emporter tout en douceur....
Pourtant, le scénario du match n'était pas vraiment facile à trouver, et, un peu à l'image de 2011, cette équipe est en train de devenir vraiment plus complète que ce qu'elle a montré tout au long de la saison.
Tout avait pourtant mal commencé, un début pourrave, au point que les quelques certitudes que j'avais se voyaient confirmer: mouais sont gentils les Huskies, mais face au must de la NCAA ça se dégonfle comme une vulgaire baudruche...

Et puis, d'un coup d'un seul, sans qu'il y ait quoique ce soit à comprendre, UConn qui n'avait marqué que 4 pts en 12 minutes en enfila 11 en 180 secondes sans que son adversaire ne comprenne véritablement ce qui lui arrive...
On ne le sut évidemment pas immédiatement, mais même s'il fallu encore quelques minutes avant que UConn prenne le contrôle de la partie, c'est à ce moment là que le match bascula.
Il bascula, parce qu'une fois encore Ollie avait parfaitement cerné les faiblesses de son adversaire. Il savait qu'à l'intérieur, il aurait du mal à résister à la puissance de Florida, alors il fit en sorte, non pas d'éviter cette problématique, mais que cette problématique soit la seule que Florida puisse lui opposer. Et hormis dans les premiers instants du match, s'attaqua à ce que le passing game de Florida, fait d'alternance entre le jeu intérieur et le jeu extérieur soit méthodiquement détruit. Wilbekin ne pesa dès lors plus trop sur la rencontre, de même que Frazier. Il n'y eut plus guère que Young et Prather pour résister à la défense de UConn et essayer de contenir l'écart.
Mais si défensivement UConn fit le job, l'équipe n'aurait certainement pas gagné le match si offensivement elle n'avait pas bien géré son affaire également... Et pourtant, pourtant Napier généralement fer de lance de l'attaque ne pesa guère. Il posa bien des banderilles, distilla quelques passes, mais ce n'est pas avec cela que UConn serait passée. Si elle est passée, elle le doit d'abord à un Deandré Daniels étincelant, mais aussi à tout l'équipe qui sut peser avec un Napier quasi aux abonnés absents: Boatright, Geffrey, même si malheureux à l'extérieur, et les intérieurs de l'ombre qui surent parfaitement poser les écrans.
Le match fut incertain véritablement entre la 30ème et la 35ème quand l'écart navigua entre 3 et 5 pts. Mais on voyait systématiquement Florida s'engouffrer à l'intérieur, certes avec réussite, mais ce jeu sans alternance devait nécessairement conduire à voir la défense adverse s'adapter, à aller piquer des ballons et de fait à aller mettre des paniers faciles... A +10 et un peu moins de 5 minutes à jouer, la messe était dite, le plus logiquement du monde....
Wisconsin (2)-Kentucky (8).
Là, il fallut attendre plus de temps pour avoir la morale de l'histoire... Une morale piquante, dans le genre que la qualité individuelle prime souvent dans le basket moderne...
C'est sûr qu'une finale Wisconsin-UConn aurait fait jaser, genre victoire du basket intelligent.. Ce serait idiot.. Kentucky est une équipe très intelligente.
Certes, elle a des qualités individuelles que peu d'équipes ont... Mais pas seulement.
La première mi-temps, comme souvent, fut à l'avantage de l'adversaire de Kentucky. Comme quoi cette équipe sait aussi observer, se montrer patiente, et sait s'adapter... En fait dans cette première temps, j'ai pas eu l'impression que la qualité athlétique de UK avait véritablement de prise sur Wisconsin, mise à part, quel détail...

Certes, on vit bien UK prendre des rebonds, s'imposer dans la raquette, alors qu'à l'opposé il était fort difficile à Wisconsin d'y pénétrer dans cette raquette, mais UK ne parvenait pas non plus à empêcher Wisconsin d'exprimer son jeu, moins dans un registre transition, mais beaucoup plus sur jeu placé. Il y'eut beaucoup de décalages, de tirs extérieurs qui firent très mal à UK, et si les commentateurs zoomèrent beaucoup sur la stat des points marqués à l'intérieur, où le différentiel fut très net, ils oublièrent un peu vite à mon goût de signaler que les lancers, nombreux qu'obtint Wisconsin, elle le dut à ses défis dans la raquette. Alors certes il n'y eut pas beaucoup de panier, mais il aurait fallu intégrer les points marqués sur la ligne de réparation pour avoir une vision un peu plus juste de la partie...
Le début de seconde mi-temps fut pour le moins curieux. Alors que rien ne laissait penser que Wisconsin subissait la domination athlétique de UK, la digue céda d'un coup. 15-0 administré en l'espace de 3-4 minutes que rien ne laissait présager. Coups de butoir de Young, de Randdle, de Lee, de Poytress, dans le registre de la percussion ou du rebond offensif. De l'autre côté, le grand néant, comme si l'équipe était sonnée, raquette vérouillée tirs ave maria... Et puis tout aussi subitement, après un temps mort, Wisconsin reprit son tempo, retrouva ses décalages, sut marquer quelques paniers de près et ne plus subir la furia de UK à l'opposé. Au 0-15, succéda en aussi peu de temps un 15-4 tout aussi surprenant...
A partir de là, le match s'équilibra, Kaminski posa enfin quelques banderilles après celles posées par un banc remarquable (Dukan, Koenig) et ce fut donc un money time les yeux dans les yeux... A quoi ce joue un match de basket? Sur ce match, à un lancer manqué par Jackson alors qu'il en bénéficiait de 3 et que Wisconsin était à 17/17 dans l'exercice, et donc à un shoot improbable de Aaron Harrison, quasi la copie parfaite de celui réalisé face à Michigan, et ironie de la chose, son seul shoot à 3 pts de la soirée.... Jackson eut bien la balle de match, mais ce fut l'arceau qui repoussa sa tentative.
Superbe match de basket, tout en opposition de style, suspense absolu, genre de match que l'on joue 10 fois et où on risque d'avoir 5/5 au bout du 10ème match tant les équipes sont proches.