Le basket nordiste face à son avenir

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la zone
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Le basket nordiste face à son avenir

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LA VOIX DES SPORTS - http://www.lavoixdunord.fr/sports
LUNDI 15 OCTOBRE 2012

"Au BCM, on est dans une situation privilégiée vis-à-vis des gros partenaires : c’est conjoncturel, lié à la future grande salle".
HERVÉ BEDDELEEM

ÉTAT DES LIEUX : Trop de clubs dans la région ?
"Si les institutions veulent des équipes de haut niveau dans leur territoire, il faut arrêter de saupoudrer."
JEAN-LOUIS MONNERET

3500
Le nombre de places de la future salle du Portel qui quittera la salle Damrémont de Boulogne fin 2014. Le palais des sports d’Orchies, où le BCO prendra ses aises en janvier, en compte 5000. La future Arena de Dunkerque pourra accueillir jusqu’à 10 000 spectateurs à l’automne 2015. À Lille ? Rien en vue. Un vague projet de palais omnisports repoussé, au moins, à la prochaine mandature. Des équipements voient le jour dans la région, mais sans coin... Liévin et Armentières au tapis, Denain sous assistance respiratoire, les clubs de la région donnent des signes inquiétants. Mais au-delà de la conjoncture, le basket nordiste souffre surtout d’un manque de vision et de vrais projets.
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Ya-t-il trop de clubs de basket dans la région ? (PAR SANDRINE ARRESTIER)

Au risque de faire s’étrangler dirigeants et bénévoles à l’oeuvre au quotidien, la question se pose.
On parle ici de haut niveau. Dans le Nord - Pas-de-Calais, incroyablement dense (39 équipes dans les divisions nationales !), il concernait treize clubs, de la Pro A à la N1 chez les garçons, la Ligue féminine et son antichambre, la L2. Liévin et Armentières rayés de la carte à la veille de la reprise, il en reste onze. Et on aimerait être sûr que Denain terminera la saison.
Mais n’est-ce pas encore trop ? Plus qu’une cause, la crise semble être la goutte d’eau qui fait déborder le vase de situations qui n’auraient pas été viables à moyen terme, dans un paysage sportif nordiste très riche et concurrentiel. La gestion peut être en cause. Elle manque surtout souvent de prévoyance et de visibilité. Le haut niveau nécessite désormais une rigueur et une exigence professionnelles, mais aussi des structures fortes, à commencer par l’équipement.

Concurrence frontale
Pourquoi laisser Armentières monter jusqu’en Ligue féminine, alors qu’il n’a pas de salle et face à lui, dans la même agglomération lilloise, déjà un club phare ? Armentières - Villeneuve-d’Ascq, c’est 26 km. Où est le projet ? N’aurait-il pas fallu une volonté politique forte de pousser vraiment un club, un seul ? D’autant que même l’ESBVA-LM repart en arrière, confrontée à la concurrence nouvelle et monstrueuse, sur sa propre ville, du LOSC, voire du LMR en rugby. Il n’y a pourtant qu’un os à ronger. Et le Grand Stade a tout changé au lobbying économique du club de foot, passé d’un coup de 1500 à 4200 VIP. Cela ne va pas sans dommages collatéraux pour un club pourtant dynamique. Il y a deux ans encore, l’ESBVA-LM équilibrait son budget avec 40 % de partenariat privé. Elle est passée sous les 30 %.

Ubu à Boulogne
Le constat vaut pour d’autres. La Pro B est symptomatique. Curieux voisins que Le Portel et Boulogne qui se partagent la même salle. Que dire d’Orchies, dont le nouveau palais des sports est prêt à soutenir la montée en puissance de l’équipe, alors que Lille, à vingt minutes, bénéficie d’une situation privilégiée au coeur de la métropole, mais pas d’un outil ? Les clubs, et cela dépasse le cadre du basket, ne peuvent plus vivre chacun dans leur coin. Un moment – vite – il faudra faire des choix, proposer une vision, une logique de territoire, rationaliser les investissements. Les fusions, tout sauf un gros mot si elles sont soigneusement préparées, sont une des solutions. Mais l’impulsion dépend forcément des collectivités territoriales. Veut-on des clubs de haut niveau qui avancent ou des clubs qui vivotent et finissent par disparaître ?
Qui font-ils rêver finalement ?
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LIÉVIN
De la mauvaise passe à l’impasse


Le basket liévinois n’a jamais roulé sur l’or. Il y a une dizaine d’années, Alain Bogaert avait été appelé à la présidence, alors que l’USAL accusait un déficit de 70 000 €. La barre a été redressée, le club est monté en Nationale 1, puis s’est appelé Liévin Basket 62. Il a continué à caresser les rêves de Pro B et à jouer chaque été les équilibristes entre deux budgets.

Comment en est-on arrivé là ?
Les banques avaient jusque-là suivi, autorisant un découvert permettant de faire la jonction d’une saison sur l’autre dans l’attente du versement des subventions, généralement en décembre pour la Région (70 000 €), en février pour la ville (145 000 €), l’aide des partenaires permettant de joindre les deux bouts. Le budget du LB 62 était de 780 000 € pour l’ensemble des formations, 650 000 € étant attribués à l’équipe première.
Comme chaque été, Alain Bogaert a pris rendez-vous avec le banquier du club. Pour l’ancien président, tout s’est précipité :
« J’ai rendez-vous le matin du 7 août et j’apprends que le dossier est parti “là-haut”. Ce n’est jamais bon signe. Il fallait faire vite car il y avait encore les salaires de juillet à payer. L’après-midi, la banque m’annonce qu’elle me lâche et que les chèques seront rejetés. »
Le club affiche alors un découvert de 6 000 €, somme qui doit grimper à 17 000 € avec les chèques en cours. Rien d’exceptionnel, selon Alain Bogaert. Il bat aussitôt le rappel, contacte les partenaires et les collectivités, mais personne ne peut ou ne veut bouger.

Quelles sont les conséquences ?
Le problème ne semblait pas insurmontable. Le LB 62 accusait 19 000 € de passif et les besoins évoqués par Alain Bogaert n’étaient pas énormes : « J’avais besoin de 40 000 € pour le mois d’août, 70 000 € pour aller jusqu’en septembre. Je souhaitais également une bouffée d’oxygène de 30 000 €. Pendant longtemps, je me suis porté personnellement caution pour le club. Depuis que j’en suis sorti, j’ai demandé aux collectivités 20 ou 30 000 € pour souffler un peu. » Il n’a jamais rien vu venir et, pendant ce temps, ces trois dernières années, le club s’est acquitté de 50 000 € de frais bancaires.

Quel avenir pour le club ?
Liévin a été liquidé le 11 septembre, l’entraîneur et neuf joueurs ont été licenciés. Six d’entre eux ont retrouvé un club, Aude Pierre-Joseph et Vincent Mendy sont toujours au chômage, tandis que Vincent Lehut s’est engagé avec le club qui a été créé, le Basket-club liévinois, qui est reparti en prénationale avec un nouveau président. À l’exception de celle de N1, toutes les équipes ont été conservées, dont celles des minimes et cadets nationaux.
PHILIPPE LECLERCQ - http://www.lavoixdunord.fr/sports
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DENAIN
Trop d’appétit ?

"Denain est un club condamné à plus ou moins long terme, d’autant que la municipalité ne veut pas suivre."
PAUL MERLIOT

18
La masse salariale de Denain cette saison est la 18e de Pro B… sur 18. Amputée de 95 000 € par rapport à la saison dernière, soit une baisse de 20 %, tout de même, elle plafonne à 400 000 €. Le budget de 1,020 M € est évidemment aussi l’un des plus faibles de la division. Si la sanction de deux victoires est confirmée, on voit mal comment les Denaisiens vont pouvoir batailler pour se maintenir. Si le club ne trouve pas de nouveaux généreux sponsors pour se payer un ou deux renforts, il va droit dans le mur. Et vers la Nationale 1. On n’est pas sûr, alors, de la façon dont Denain digérerait cette descente.

Georges Wilczyk, le président denaisien, a pris un coup sur la tête.
Une épée de Damoclès au-dessus de la tête, le couteau sous la gorge, les mains liées et les pieds entravés. Voilà la marge de manœuvre de Denain cette saison avec des finances très surveillées et une équipe qui joue avec deux points de pénalité.

– Comment en est-on arrivé là ?
Denain a toujours voulu retrouver (une partie de) son lustre d’antan (champion de France en 1965). Alors qu’il vivait plutôt tranquillement en N2, le club a grimpé deux gros échelons en peu de temps : la N1 en 2009 et la Pro B en 2011. Le sportif est allé beaucoup plus vite que le côté organisationnel, notamment la recherche de partenaires. Ce qui, dans une des villes les plus pauvres de France, n’arrange rien.
La Pro B, de plus en plus dense, coûte cher, puisqu’il faut au moins dix joueurs pros dont des étrangers de gros calibre. Et pour ne rien arranger, Denain a aussi beaucoup gaspillé son argent en ficelant mal des contrats (deux procès perdus aux prud’hommes) ou en prenant trop de libertés avec certains règlements (amendes). Bilan : un trou de plus de 200 000 €.

– Quelles sont les conséquences ?
Si la Ligue nationale n’a pas pu rétrograder le club (trop tard), elle l’a pénalisé sur le plan sportif après avoir déjà décidé d’encadrer sévèrement sa masse salariale, l’une des plus petites du championnat. Du coup, Denain a composé un groupe avec peu de moyens en faisant des paris sur des joueurs et devra aussi jouer son championnat avec deux points de pénalité, conséquence de ses errements financiers.

– Quel avenir pour le club ?
Le commissaire aux comptes, qui a failli ne pas valider les finances du club en début de saison, a mis tous les voyants au rouge. Une démarche qui a eu le mérite d’obliger les dirigeants à prendre des mesures drastiques de réduction des dépenses, et, surtout, d’organisation pour aller chercher des fonds. Ceux-ci s’estiment capables de résorber le trou en une saison. À voir. Ils seraient surtout inspirés d’en trouver rapidement pour se payer un ou deux renforts. Car sportivement, le maintien était déjà délicat sans la pénalité… L’interrogation est surtout de savoir comment le club pourrait digérer une descente en N1...
PHILIPPE GUILBAUD - http://www.lavoixdunord.fr/sports
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ARMENTIÈRES
La montée en Ligue féminine a été fatale...

Clap de fin pour Stéphane Lalart et les Armentiéroises.

À deux jours de l’ouverture du championnat de Ligue 2 féminine, la nouvelle du désengagement armentiérois a fait l’effet d’une bombe.
On savait pourtant que les finances n’étaient pas au mieux et que les dirigeants peinaient à remettre le bateau à flots.

– Comment en est-on arrivé là ?
Le bateau a commencé à tanguer lors de la montée en Ligue féminine, en 2009. Peut-être à cause de l’imprudence de ses capitaines qui, même s’ils pouvaient espérer bénéficier du même traitement communautaire que leurs voisins de Villeneuve-d’Ascq, avaient intégré dans leur budget une subvention non encore acquise.
Dans les faits, le partage du gâteau n’aura pas du tout été équitable, LMCU ayant versé 370 000 € à l’ESBVA-LM contre 100 000 € aux SOA.
Certes, on peut le déplorer, le dénoncer, mais il faut bien reconnaître qu’il était périlleux de tabler sur une manne financière avant qu’elle ne tombe dans le portefeuille. Et surtout de s’appuyer dessus pour recruter. L’aventure en Ligue s’était conclue par une descente en LF2, suivie d’une saison compliquée et d’un déficit qui n’a eu de cesse de gonfler.

– Quelles sont les conséquences ?
En novembre 2011, les SOA accusaient un passif de 113 000 € et les retards dans les versements des salaires des joueuses se sont multipliés, la dette allant jusqu’à atteindre 180 000 €. Jusqu’au dernier moment, les dirigeants ont voulu y croire, pariant sur l’obtention d’un prêt qui leur permettrait d’étaler leurs remboursements. Hélas, l’établissement bancaire n’a pas suivi et l’URSAFF a mis le club en redressement judiciaire. Avec, comme première conséquence, la décision de désengager l’équipe de LF 2 afin de préserver le reste du club. Le basket féminin armentiérois est donc aujourd’hui représenté par l’équipe de N3 féminine, les cadettes et les minimes France.

– Quel avenir pour le club ?
Si tout le monde affirme vouloir rebondir, on imagine mal comment les SOA pourraient réussir à inverser la tendance. Surtout avec des subventions qui devraient être logiquement revues à la baisse (parallèlement à la baisse de niveau) et une part de sponsoring privé aussi faible (11 % du budget).
F. P. - http://www.lavoixdunord.fr/sports
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ET EUX, COMMENT FONT-ILS ?
Arras et le BCM sont les têtes d’affiche de la région (PAR SANDRINE ARRESTIER)
Un projet, du partage, un peu de chair et ça marche !

Chacun à sa façon, Jean-Louis Monneret et Hervé Beddeleem ont leurs recettes pour développer leurs clubs.

"Sans la future Arena, l’avenir serait très sombre."
HERVÉ BEDDELEEM

"La Coupe d’Europe permet de mieux absorber la crise, de compenser."
JEAN-LOUIS MONNERET

Le BCM, seul club nordiste de Pro A, et Arras, vainqueur de la Coupe de France qui va découvrir l’Euroligue, chez les filles, s’en sortent bien. Questions croisées à leurs patrons, Hervé Beddeleem, le directeur exécutif gravelinois, et Jean-Louis Monneret, le président qui a façonné les Demoiselles.

– Ressentez-vous la crise ?
Jean-Louis Monneret : « On l’a ressentie dans la difficulté à augmenter les partenariats existants.
Mais sur deux ans, on a perdu moins de dix petits sponsors, sur cent deux. C’est l’Europe qui nous permet de mieux absorber la crise. Mais cet effet Europe est moins fort qu’il n’aurait été il y a quatre ou cinq ans. Il permet de mieux supporter les choses, pas d’augmenter le budget. »

Hervé Beddeleem : « La crise, on la ressent depuis le courant de la saison dernière. Mais on a la chance d’avoir eu de bons résultats. La plupart des entreprises ont renouvelé grâce à ça. Sinon notre budget serait en baisse. On a eu quelques défections, pas sur des gros partenaires, sur des petits. On en a perdu 15 %. Ces retraits ont été compensés par une augmentation de certains des gros partenaires et l’arrivée de nouveaux. On est dans une situation privilégiée pour les gros : c’est conjoncturel, lié à la future grande salle. Le “BTPiste” qui a gagné le marché en juillet a multiplié sa participation par trois. Et, autour, d’autres vont nous aider davantage. »

– Quelles sont vos recettes pour continuer d’avancer ?
J.-L. M. : « Un club comme le nôtre, dans une ville moyenne de province, doit rassembler, fédérer beaucoup de partenaires locaux et de PME. Aller chercher des partenaires de l’envergure de Mercedes ou Bouygues Telecom, ce n’est pas possible aujourd’hui. Il faut faire avec nos conditions, donc faire partager un projet. 80 % de nos partenaires viennent aux matchs.
La recette, c’est le fonctionnement un peu charnel, il faut que les partenaires s’approprient le projet, qu’on soit comme une famille.
Je tiens beaucoup à la réception d’après match avec les joueuses. En impliquant les partenaires, on les fidélise. »

H. B. : « Ça passe par les résultats sportifs, ensuite, bien gérer le club, continuer tous les ans d’avoir des budgets équilibrés, faire les bons “achats”. J’ai de la chance avec Christian (Monschau, le coach). On se donne une somme pour les joueurs et entraîneurs en début de saison et il reste toujours dans l’enveloppe. Ça n’a pas toujours été le cas… Après, on innove. On a embauché quelqu’un à la communication et au marketing. Il a mis en place une boutique, avec une nouvelle gamme de produits, tout un merchandising qu’on n’avait pas. On développe la marque BCM, la vente sur internet, les réseaux sociaux. On a aussi recruté un stagiaire chargé de développer la vente d’abonnements dans les entreprises ; on démarche une nouvelle clientèle. »

– Comment voyez-vous l’avenir ?
J.-L. M : « On ne peut pas du tout imaginer que les budgets vont flamber, or, il faudra bien qu’ils augmentent pour continuer à progresser. C’est également de la responsabilité des institutionnels. S’ils veulent des équipes de haut niveau dans leur territoire, il faut arrêter de saupoudrer. Les partenaires privés doivent, eux aussi, arrêter de se disperser. Il faut des projets rassembleurs, une concentration plus forte des moyens, sinon on ne fait pas les choses bien. Imaginer dix clubs de haut niveau par département, ce n’est pas possible, pas sérieux. Après, c’est un choix : a-t-on envie de sport de haut niveau ou pas ? L’argent public ne m’appartient pas, mais oui ou non, dites-le nous.
On est à un tournant pour les cinq ans à venir. Mais un jour, il faudra aussi que l’État intervienne pour solutionner des choses : inciter les entreprises à investir dans le sport, changer les statuts des associations car plus personne ne veut être président, et que tous les sports aient la même classification. Une équipe de hand de N1M qui fait croire qu’elle est au plus haut niveau, ça arrive tous les jours… »

H. B. : « On est les seuls en Pro A depuis 25 ans, mais derrière ça pousse. Il faut s’attendre à ce qu’un jour Lille, Boulogne ou Le Portel, voire Orchies, soient aussi en Pro A. Après, Boulogne et Le Portel, ce n’est pas viable. Il faudra qu’un jour ils se marient.
Mais même s’ils arrivent en Pro A, on n’a pas trop de partenaires de la région de Boulogne. On a déjà perdu un peu de ce public- là, à nous d’aller en chercher d’autres. Mais on a la chance d’avoir un vrai projet avec l’Arena. C’est une vraie bouffée d’oxygène. Sans ça, l’avenir serait très sombre. On serait dans le ventre mou du championnat sans espoir. Là, on a le troisième ou quatrième budget de France. La perspective de la grande salle nous booste évidemment. Certains ont déjà pris des places VIP pour se placer dans l’optique de la grande salle. Il y aura toute une galerie commerciale autour, des restaurants et donc tout un système économique à développer avec ces entreprises. »

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TÉMOIN
Paul Merliot, le président de la Ligue Nord - Pas-de-Calais
Paul Merliot : « On a la plus forte densité de clubs de haut niveau de France. »
« Il manque des projets communs »

SI la Ligue régionale de basket se porte bien en terme de pratique (34 000 licenciés), son président, Paul Merliot est évidemment concerné par les difficultés de certains clubs.

– Liévin, Armentières, Denain… Avez-vous été surpris ?
« Non. Denain, on savait que c’était compliqué depuis un certain temps. Liévin, ça l’était au niveau du suivi des partenaires. Armentières, c’est aussi un club avec beaucoup d’équipes, une en N3, une en prénationale… donc un gros budget complémentaire.
Ce qui est dommage, c’est que ce sont de gros clubs formateurs, avec un sport-études à Liévin, des équipes réserves à Armentières.
Denain est un cas un peu particulier. Toute sa politique est axée sur l’équipe première. C’est un club condamné à plus ou moins long terme, d’autant que la municipalité ne veut pas suivre. On espère qu’il pourra finir la saison… Il ne semble pas y avoir d’autres clubs en danger. »


– Comment expliquez-vous ces difficultés ?
« Il y a peut-être un manque de prévoyance. Mais après, c’est la conjoncture économique globale qui veut ça, la crise. Les clubs dépendent beaucoup des collectivités territoriales qui se désengagent. Ce n’est pas encore le cas chez nous, mais ça viendra… Dans ce qui me revient, le souci majeur, ce sont les banques qui refusent les prêts beaucoup plus qu’avant et n’acceptent plus les découverts. »

– Que peut faire la Ligue régionale ?
« Rien, on ne peut pas intervenir sur la gestion des clubs. Mais on travaille pour conserver les équipes réserves des clubs concernés, comme Armentières (N3). »

– N’y a-t-il pas trop de clubs dans la région ?
« Ça tiquait déjà quand on avait cinq clubs en Ligue féminine. On a énormément de clubs, et surtout beaucoup à haut niveau. On est un cas unique, on a la plus forte densité de clubs de haut niveau de France. Il manque peut-être des projets communs, oui. Quand on voit qu’on a trois clubs en Pro B, Denain, Orchies et Lille, dans une zone proche, Le Portel et Boulogne qui jouent dans la même salle…. »

– La Ligue peut-elle pousser à des rapprochements, des fusions ?
« La politique fédérale va aller dans ce sens, vers plus de coopération territoriale. Bon, l’effet pervers des fusions, c’est que ça correspond à une perte de licenciés. Mais on va travailler sur des tables rondes. Il me paraît indispensable que les clubs se mettent autour de la table pour élaborer des projets cohérents par rapport au territoire. Mais si ça se fait, ça ne peut être qu’à l’initiative du Conseil régional. Ce qui serait bien, c’est qu’on arrive à avoir un club de Pro A dans le centre de la région. »
– Il y a toutefois des points positifs dans la région…
« Le basket se porte bien en nombre de licenciés. On est à + 1000 par rapport à l’an dernier à la même époque. Il y a un effet de la médaille d’argent olympique des “Braqueuses”. On l’a aussi vu nettement sur la billetterie de l’Euro 2013 (15-30 juin) qui a décollé. Sur tous les sites, on est à 350 000 € de billetterie pour 500 000 € espérés au total ! À Lille aussi, c’est très bien parti. On va remplir, ce qui n’était pas évident sans la France. »
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Et ailleurs ?

Les exemples de clubs rayés de la carte ne manquent pas, hélas. En Ligue féminine, Challes-les-Eaux, un des gros de la division, a déposé les armes en juin, rejoint en juillet par Voiron (Ligue 2).
Mais, c’est surtout la N1 masculine, division un peu bâtarde, pas tout à fait professionnelle mais plus amateur non plus, qui a été touchée. Outre Liévin, Brest avait été liquidé en fin de saison dernière. À ce moment-là, sa disparition a pu être compensée par une montée (Chartres).
Mais Liévin, disparu à deux semaines de la reprise du championnat, et l’union Roche - Saint-Etienne Métropole, dissoute la veille de la première journée, n’ont pu être remplacés. La N1M se joue donc à 16, au lieu de 18…
À l’étranger, les clubs espagnols de basket, pourtant le deuxième sport derrière le foot, souffrent particulièrement. Estudiantes et Valladolid, qui auraient dû être relégués, ont finalement été maintenus en première division car les promus n’avaient pas les moyens de monter. À l’inverse, Alicante, 8e de la derrière Liga, a vendu sa place au promu Iberostar Canarias.
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ANALYSE PAR SÉBASTIEN VARNIER

Des fusions, mais sans effusion…

Le Nord - Pas-de-Calais est une terre de basket. On ne va pas refaire l’histoire, vous parler de Berck, de Denain, vous conter les plus belles anecdotes européennes de l’USVO. Si vous suivez, un tant soit peu, l’actualité sportive régionale, tout cela, vous le savez déjà. D’ailleurs, si vous aimez vraiment le basket, vous n’êtes pas sans savoir qu’à quelques kilomètres de chez vous, évolue forcément un club qui évolue au niveau national. C’est pratique. Cela permet de voir de beaux matchs. Rares sont les zones de notre territoire où cela n’est pas possible.
Pendant longtemps, ce maillage a été une force. Mais ça, c’était avant. Dans un passé proche, cette profusion s’est parfois transformée en particularisme, touchant même au ridicule (cinq clubs nordistes en Ligue féminine par exemple).
À l’heure où le sport n’échappe pas à la crise, où la chasse aux sponsors locaux devient rude, où les collectivités locales ont bien du mal à maintenir leur politique de saupoudrage, il est temps de faire des choix.
Que souhaitons-nous exactement ? Du sport pour tous, partout, mais sans réelles perspectives d’avenir ? Du haut niveau, des projets menés par quelques locomotives avec de beaux équipements ? Veut-on un grand club de basket dans le Boulonnais ou perpétrer la sympathique rivalité entre Le Portel et Boulogne qui jouent dans la même salle et la même division ? Est-il bien raisonnable que le triangle Lille-Orchies- Denain ait la même ambition, malgré le peu d’écart kilométrique entre les trois villes ?
La fusion est peut-être la solution d’avenir. Mais la fusion sans effusion, celle qui sait passer au-dessus des rivalités de clocher.
Parce que sa densité est si forte, le basket est le premier à devoir se poser la question. Mais d’autres sports, d’autres territoires, devront aussi y venir prochainement. À moins que la crise ne s’éloigne…
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Calvin10
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Enregistré le : lun. 05 nov. 2012 9:46

Re: Le basket nordiste face à son avenir

Message par Calvin10 »

Votre recherche est tout à fait vrai et je suis empressed de celle-ci. Je suis totalement d'accord avec vous à propos de panier Le visage avenir nordiste fils à. Merci de partager cette belle après.
boubou37
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Enregistré le : mar. 05 sept. 2006 12:46
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Re: Le basket nordiste face à son avenir

Message par boubou37 »

le nord, terre de basket.
union st Amand/usvo où en est-on après qq années de recul ?

usvo a disparu, son ambiance évanouie, son public dispersé, le Hainaut déserté qui resonne encore des clameurs oubliees..

un leitmotiv semble être de créer de super-superstructures a partager entre plusieurs clubs.

en pratique on fait comment ?
parce que pour les pros, c'est. encore facile on étale.les matchs sur le week-end mais pour toutes les divisions
inférieures jouant en nationnal ou pas....

les clubs de haut niveau, ça monte, ça dégringole.
les gestionnaires, les partenaires donnent leur parole, font des promesses.
a méditer: les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent !

c'est agréable et pratique d'avoir le choix..

mes yeux se ferment...dsl bye
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